Nous vous reproduisons ci-dessous un article extrait du site internet du quotidien L'ALSACE de ce jour, dimanche 09 janvier 2011, consacré à l'envoi du courrier et des colis aux militaires français en opérations en Afghanistan.
L'arrivée des colis. Capitaine Vincent Sagot, SIRPA Terre
« Ils ne nous oublient pas »
Depuis début novembre, Germain Groll effectue une mission de six mois comme officier de réserve au sein de l’état-major de la Task Force Lafayette 03 basé à Nijrab. Il nous envoie, chaque semaine, une lettre de l’Hindu Kush.
« Les colis, les colis ! ». La nouvelle se répand à la vitesse d’un feu de poudre. Oubliés les genoux douloureux et les chevilles récalcitrantes. Mûs par un irrésistible élan intérieur, les militaires retrouvent instinctivement leur célérité naturelle pour converger en colonnes vers l’homme le plus important du moment : le vaguemestre.
Partagés entre camarades
Celui-ci est chargé de la distribution des colis, courriers et autres envois de « l’arrière », venant par le convoi logistique tous les dix jours environ. On se presse devant les listes des heureux bénéficiaires, on s’esclaffe ou on soupire. Le nombre de colis reçus individuellement n’a finalement guère d’importance, puisqu’ils seront partagés entre camarades.
Cette année, pour Noël, nous avons tous, sans distinction, reçu un colis provenant de l’institution militaire. Il contenait, entre autres, des petits cadeaux utiles (trousse de toilette camouflage, mug, boussole), une lettre de soutien du Président de la République, chef des armées et… un ou plusieurs dessins d’encouragement d’enfants d’écoles primaires et secondaires de notre douce France.
Sur mon dessin est peint un visage radieux, avec pour légende « Paix pour tous » et signé Christopher, du collège Mathias Grunewald à Guebwiller. « Ils ne nous oublient pas », me glisse mon camarade de shelter*, visiblement attendri lui aussi.
« Courage les gars »
Ils ? Nos familles, nos proches, nos amis bien sûr… mais aussi tous ces témoignages de soutien d’illustres inconnu (e) s, comme ces touchants dessins d’enfants, ces messages d’encouragement dans la presse alsacienne ou sur les blogs : « Courage les gars, on est avec vous ». Ainsi, le soir, quand il s’endort, en chambrée ou sur le terrain « à la dure », le militaire pense à la valeur et au sens de son engagement. Il sait aussi que ces témoignages de soutien n’ont pas de prix. Il lui vient alors un seul mot à l’esprit : MERCI.
Commandant (de réserve) Germain Groll
* shelter : abri de travail métallique en forme de brique, souvent recouvert par des sacs de sable en protection contre les tirs de roquettes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire